Risques transmissions vitiligo

Vitiligo : quels sont les risques de transmission aux enfants ?

Lorsqu'on souhaite avoir des enfants mais que l'on est atteint d'une maladie, il est fréquent de s'interroger sur les potentiels risques de transmission. Le vitiligo ne fait pas exception. Cette dermatose peut-elle être transmise verticalement ? Apprenez-en plus en poursuivant votre lecture.

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Publié le 19 novembre 2024, mis à jour le 19 novembre 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 6 min de lecture

Des risques de transmettre le vitiligo à ses enfants ?

Le vitiligo est une dermatose au cours de laquelle des taches blanches apparaissent sur la peau. Tous les phototypes peuvent être touchés, des plus foncés aux plus clairs. Le vitiligo peut revêtir deux formes : une forme segmentaire, peu fréquente et n'affectant qu'une moitié du corps, et une forme non-segmentaire, où l'ensemble du corps peut être touché. Souvent considéré comme une maladie bénigne, le vitiligo ne doit pas être pris à la légère : s'il n'est pas dangereux pour la santé, il peut avoir des répercussions psychologiques importantes. Dans ce contexte, il est compréhensible pour des futurs parents atteints de vitiligo de s'interroger quant aux éventuels risques de transmission à leurs enfants.

En effet, même si le vitiligo n'est pas considéré comme une maladie héréditaire, il comprend une forte composante génétique, suffisante pour inquiéter les futurs parents. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que le risque de développer un vitiligo est plus élevé lorsqu'un parent au premier degré, c'est-à-dire l'un des parents, des enfants ou des frères et sœurs, est également atteint de cette maladie. Il semblerait en effet que le risque d'être touché par cette dépigmentation soit 7 à 8 fois plus important quand on a un parent du premier degré avec du vitiligo. De plus, il semblerait qu'environ 20% des personnes touchées par le vitiligo ont au moins un parent au premier degré atteint de cette maladie.

Même s'il n'est pas certain, le risque de transmettre le vitiligo à ses enfants existe.

Une étude menée avec 245 familles où au moins un enfant était atteint du vitiligo a cherché à évaluer ce risque. Au total, chez 57 familles, soit 23%, au moins un des parents présentait du vitiligo. Le vitiligo étant une maladie polygénique, c'est-à-dire causée par l'altération de plusieurs gènes, le taux de transmission des parents masculins ou féminins à la progéniture devrait être plus ou moins comparable. Toutefois, ici il a été observé que la transmission paternelle de la maladie était significativement plus élevée : 57,5% des transmissions étaient du père à l'enfant, tandis que 42,5% étaient de la mère à l'enfant.

Autre point intéressant de l'étude : l'analyse des transmissions parentales a permis de constater que le père transmettait deux fois plus de gènes de la maladie à ses fils qu'à ses filles, ce qui suggère une transmission paternelle avec empreinte maternelle. Il s'agit d'un phénomène génétique où un gène hérité du père voit son expression influencée par le patrimoine génétique transmis par la mère.

Dans le cas du vitiligo, cette particularité pourrait s'expliquer par les légères différences observées entre le système immunitaire des femmes et celui des hommes. Les œstrogènes, des hormones féminines, favorisent les processus immunologiques dirigés par les lymphocytes T-régulateurs CD4+ et les lymphocytes B, tandis que les androgènes, des hormones masculines, renforcent l'activité des lymphocytes T-régulateurs CD4+ et CD8+. Le vitiligo étant en grande partie médié par un processus auto-immun, les différentes actions des œstrogènes et des androgènes sur le système immunitaire pourraient expliquer que la transmission de la maladie soit davantage paternelle.

Si on se réfère à la littérature scientifique, le risque de transmettre le vitiligo à son enfant est d'environ 5 à 6%.

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