Rétinol : à quoi l'associer ?

L’association du rétinol avec la niacinamide est particulièrement intéressante pour améliorer la tolérance cutanée tout en optimisant les effets raffermissants du rétinol. En effet, en stimulant la synthèse de céramides et de protéines essentielles à la cohésion de la couche cornée, comme la filaggrine, la niacinamide apporte un soutien structurel à la peau et permet de réduire les pertes d'eau et les sensations d’inconfort souvent associées aux premières semaines d’utilisation du rétinol. Au-delà de cette action barrière, la niacinamide agit également comme un anti-inflammatoire en limitant la production de certaines cytokines (IL-1β, IL-6, TNF-α) et en réduisant l’expression de COX-2. Elle possède aussi un effet antioxydant et dépigmentant, complémentaire à celui exercé par le rétinol.

Une étude s'est récemment intéressée aux bienfaits pour la peau apportés par une crème hydratante renfermant 0,5% de rétinol, 4,4% de niacinamide, 1% de resvératrol et 1,1% d’hexylrésorcinol. 25 participants, âgés de 53 ans en moyenne, ont appliqué ce produit pendant dix semaines, suivi d'une protection solaire ayant un FPS de 30. Dès la quatrième semaine d'utilisation, une amélioration des scores de rides, de douceur de la peau et d'uniformité du teint a été constatée. Il est néanmoins difficile d'en tirer des conclusions solides car aucun contrôle n'a été effectué et les effets observés pourraient être en partie dus à l'incorporation d'un écran solaire dans la routine de soin.

La niacinamide est un actif intéressant pour renforcer l'efficacité du rétinol tout en atténuant ses effets irritants.

Les acides alpha-hydroxylés (AHA) sont des composés organiques aux propriétés kératolytiques reconnues. Ils permettent d'exfolier la surface de la peau et d'éclaircir les teints ternes. Les principaux AHA présents sur le marché cosmétique sont l'acide glycolique et l'acide lactique. Associé à l'acide rétinoïque, la forme active de la vitamine A, l'acide glycolique a démontré une efficacité accrue sur l'atténuation des imperfections et des cicatrices d'acné.

En effet, une étude rétrospective menée avec 35 patients ayant souffert d'acné et présentant des cicatrices a évalué l'efficacité de l'association d'un soin à 0,025% d'acide rétinoïque et de 12% d'acide glycolique. Après une application quotidienne pendant douze semaines, 91,4% des participants ont montré une amélioration de leurs cicatrices d’acné et, parmi eux, 85,71 % ont vu une réduction nette de leur hyperpigmentation post-inflammatoire.

Les produits à base de rétinol et d'acide glycolique peuvent être intéressants pour atténuer les cicatrices ou les imperfections mais cette combinaison est fortement déconseillée aux peaux sensibles.

Associer le rétinol à la vitamine C permet d’agir sur plusieurs cibles du vieillissement cutané : la perte de fermeté, l’oxydation cellulaire, le teint terne et les irrégularités pigmentaires. Ces deux actifs ont une action complémentaire. Le rétinol stimule la synthèse de collagène de types I et III tandis que la vitamine C potentialise cette action en favorisant l’activité de la prolyl-hydroxylase, une enzyme indispensable à la stabilisation des fibres de collagène. Ces deux molécules participent donc à raffermir la peau et à réduire la profondeur des rides.

L'association de la vitamine C et du rétinol est également pertinente pour lutter contre les imperfections, comme démontré par une étude de NATAKANKITKUL et son équipe. Ces chercheurs ont souhaité comparer l'efficacité d'une formulation à 0,2% de rétinol, d'une autre renfermant 5% de phosphate d'ascorbyle sodique, un dérivé de la vitamine C, et d'une troisième renfermant les deux actifs. Cette étude a rassemblé 45 participants souffrant d'acné. Ils ont été répartis en trois groupes de quinze personnes et ont appliqué quotidiennement pendant huit semaines l'une des formulations. Des diminutions significatives du nombre de lésions acnéiques ont été enregistrées, particulièrement chez les individus ayant reçu le produit avec le rétinol et le phosphate d'ascorbyle sodique.

L’association du rétinol et des peptides s’impose aujourd’hui comme l’une des plus prometteuses en cosmétique. À noter que les peptides ne désignent pas un actif particulier mais une famille de molécules. Les peptides sont plus précisément des polymères d’acides aminés reliés entre eux par des liaisons peptidiques. Il en existe une grande variété, comme les peptides signal (exemple : palmitoyl pentapeptide-4), qui stimulent la production de collagène et d’élastine, les peptides inhibiteurs de neurotransmetteurs (exemple : argireline), qui réduisent la contraction des muscles faciaux, mimant l'effet du botox, ou encore les peptides transporteurs (exemple : cuivre-peptide GHK-Cu), qui facilitent la pénétration de certains oligo-éléments. En combinant rétinol et peptides, il est donc possible d'agir à plusieurs niveaux : relance de l’activité cellulaire, soutien de la matrice extracellulaire et meilleure tolérance cutanée.

Plusieurs travaux se sont intéressés à la synergie existant entre le rétinol et certains peptides au cours des dernières années. Une étude menée par GOLDBERG et son équipe a notamment évalué une crème contenant du rétinol, un tripeptide et de la glaucine sur 20 participants pendant trois mois. Les résultats ont montré une amélioration significative de la texture de la peau, une augmentation des niveaux de collagène de types I et III et une réduction des signes de photovieillissement, sans compromettre la barrière cutanée. Une autre recherche, faite par LEPHART et son équipe, a testé une formulation à base de rétinol, de peptide de pois et d'antioxydants sur 30 sujets sur une période de huit semaines. Cette étude a révélé une amélioration de l'hydratation, de l'élasticité et une diminution de la perte d'eau transépidermique. À nouveau, aucune irritation n'a été rapportée.

L'association du rétinol avec certains peptides permet non seulement de renforcer les effets du rétinol sur le vieillissement cutané mais aussi d'améliorer sa tolérance.

Souvent décriée, la combinaison du rétinol et du peroxyde de benzoyle pourrait, dans certains cas, être bénéfique. Pour rappel, le peroxyde de benzoyle est un actif antibactérien, anti-inflammatoire, sébostatique et kératolytique utilisé pour traiter l'acné. Il est toutefois fréquemment associé à des irritations cutanées, tout comme les rétinoïdes, et s'applique uniquement le soir car il peut engendrer une photosensibilisation de la peau. À première vue, associer ces deux actifs risquerait donc d'assécher et de fragiliser l'épiderme.

Des travaux scientifiques ont néanmoins été menés sur une crème renfermant du peroxyde de benzoyle à 4%, des rétinoïdes (0,05% de rétinol et 0,5% de palmitate de rétinyle), de l'acide mandélique à 1% et de l'acide glycyrrhétinique. Pendant douze semaines, 20 patients souffrant d'acné légère ont appliqué ce produit une fois par jour sur leur visage. Non seulement ce soin a été bien toléré, mais une amélioration de leur acné a été notée, avec des diminutions des nombres de comédons de 65%, de lésions papuleuses de 62% et de lésions pustuleuses de 80%.

Il semblerait que, bien dosée, l'association du rétinol et du peroxyde de benzoyle constitue une option efficace dans la prise en charge de l'acné légère. Néanmoins, par mesure de précaution, il reste recommandé d'introduire progressivement ces actifs, par exemple en alternant leur application un soir sur deux au début.