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Évolution rosacée.

Comment évolue la rosacée ?

La rosacée est une dermatose chronique qui touche des millions de personnes à travers le monde. Différentes formes de rosacée coexistent, pouvant évoluer de façon assez variable d'une personne à l'autre. Découvrez dans cet article les différents stades d'évolution de la rosacée.

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Publié le 10 septembre 2024, mis à jour le 10 septembre 2024, par Marie, Rédactrice Scientifique — 6 min de lecture
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Rosacée : quelle est son évolution ?

La rosacée est une affection cutanée inflammatoire chronique affectant 2 à 3 % de la population adulte. Plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, cette maladie initialement bénigne peut rapidement évoluer vers des formes plus graves lorsqu'elle n'est pas prise en charge à temps, d'où l'importance de consulter un dermatologue dès la survenue des premiers signes.

  1. L'apparition de rougeurs et la dilatation des vaisseaux sanguins.

    Le plus souvent, la rosacée prend tout d'abord une forme vasculaire, ou érythémato-télangiectasique. À ce stade, on parle de couperose. Complexante mais bénigne, elle se caractérise par une rougeur diffuse au niveau du visage, essentiellement sur la partie centrale (joues, nez, menton et parfois front). Cette rougeur peut être temporaire (érythème) ou rester de façon permanente (érythrose). D'autre part, une dilatation des vaisseaux sanguins superficiels peut être observée. Ils apparaissent alors rouges ou violacés, en transparence de la peau. Ces différents symptômes s'accompagnent fréquemment de bouffées de chaleur et d'une sensibilité cutanée accrue. Ils peuvent fragiliser la peau du visage et provoquer des sensations de brûlures et des picotements chez les patients.

  2. La survenue de papules et de pustules.

    Aux rougeurs peuvent s'ajouter des papules et des pustules. Cette forme évoluée de rosacée est appelée rosacée papulo-pustuleuse et est parfois confondue avec l'acné. Autrefois, on lui prêtait d'ailleurs le nom d'acné rosacée. Cette dénomination trompeuse a néanmoins été abandonnée depuis plusieurs années afin d'éviter les confusions entre ces deux dermatoses. En plus des rougeurs, les personnes atteintes de rosacée papulo-pustuleuses souffrent de papules, des zones d'épaississement dures et douloureuses de couleur rouge, voire de pustules, indiquant un contexte infectieux.

    La survenue de boutons est généralement due à une colonisation des glandes sébacées par le parasite Demodex. Naturellement présent dans l'épiderme, il arrive que ce micro-organisme se développe de façon excessive et entraîne l'apparition de boutons inflammatoires. En effet, les Demodex secrètent des protéases, des enzymes impliquées dans la dégradation des protéines qui stimulent l'activité des récepteurs PAR-2 (Protease-Activated Receptor), jouant un rôle important dans les processus inflammatoires et nociceptifs. Cette activation induit par la suite la libération de TNF-α et d'interleukine-1 (IL-1), des cytokines pro-inflammatoires. À noter que, comme l'acné, la rosacée papulo-pustuleuse peut fortement impacter la confiance et l'estime de soi du patient atteint.

  3. L'épaississement du nez.

    Dans des cas assez rares, il arrive que la rosacée papulo-pustuleuse ou que la couperose évolue vers une forme hypertrophique et cause un rhinophyma. Celui-ci est caractérisé par une hypertrophie lente et progressive des glandes sébacées et du tissu conjonctif de la partie distale du nez. Ce dernier apparaît déformé et relativement rouge avec des vaisseaux visibles en surface. Contrairement aux premières formes de rosacée, le rhinophyma touche majoritairement les hommes. À l'origine d'un préjudice esthétique important, cette forme de rosacée peut être assez difficile à vivre.

    Les mécanismes à l'origine de l'évolution d'une rosacée légère vers un rhinophyma sont encore mal compris. Une influence hormonale est suspectée, certains chercheurs envisageant que la 5-alpha réductase, indirectement impliquée dans la production de sébum, joue un rôle dans la pathogenèse de la rosacée hypertrophique. La colonisation des glandes sébacées du nez par les parasites Demodex pourrait également être en cause.

  4. Une atteinte oculaire.

    On estime qu'environ 30 à 50 % des cas de rosacée s'accompagnent d'une atteinte oculaire. Cette dernière ne suit pas un schéma linéaire : elle se développe de manière indépendante ou parallèle aux autres formes de rosacée. En effet, elle peut apparaître simultanément à n'importe quel stade de la dermatose. La rosacée oculaire entraîne une sécheresse oculaire, des picotements, des troubles de la vision, une photosensibilité accrue et parfois une inflammation des paupières. Elle serait en partie due à un dysfonctionnement des glandes de Meibomius, des glandes sébacées situées dans l'épiderme des paupières.

La rosacée n'évolue pas toujours de façon linéaire. En effet, d'un individu à l'autre, les symptômes de la maladie peuvent apparaître dans un ordre variable.

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