Diagnostic rosacée.

Comment se fait le diagnostic de la rosacée ?

La rosacée est une maladie bénigne. Cependant, elle nuit à la qualité de vie, surtout si elle n’est pas prise en charge tôt. En cas de doute sur l’apparition des signes, il convient de consulter un professionnel de santé afin de poser un diagnostic. Voici comment il se déroule.

Sommaire
Publié le 26 février 2024, mis à jour le 6 mars 2024, par Kahina, Rédactrice Scientifique — 6 min de lecture

Comment la rosacée est-elle diagnostiquée ?

La pratique diagnostique de la rosacée la plus utilisée suit les recommandations de 2002 de la National Rosacea Society (NRS). Le diagnostic de la rosacée est exclusivement clinique. L' examen visuel du dermatologue et son interrogatoire sont les deux piliers principaux du diagnostic. Il se déroule tout d'abord sur la base d'une anamnèse, soit un ensemble des renseignements fournis au médecin par le malade/son entourage sur l'histoire d'une maladie ou les circonstances qui l'ont précédée, puis d'un examen physique basé sur des critères "indicatifs" de la présence de rosacée.

Présence d'une ou plusieurs des caractéristiques primaires suivantesPeut comprendre une ou plusieurs des caractéristiques secondaires suivantes
Bouffées vasomotricesBrûlure ou sensation de piqûre
Érythème non-transitoirePlaques
Papules/pustulesApparence sèche
TélangiectasiesŒdème
Manifestations oculaires
Localisation périphérique
Changements phymateux

Les caractéristiques primaires et secondaires de la rosacée décrites ci-dessus sont souvent associées. Les groupes de signes les plus courants sont désignés comme des sous-types spécifiques de rosacée. Chaque sous-type comprend les signes les moins nombreux permettant de poser un diagnostic de sous-type.

Sous-types (+ un variant)Caractéristiques associées
Rosacée érythémato-télangiectasiqueBouffées vasomotrices et érythème facial central persistant avec ou sans télangiectasie.
Rosacée papulo-pustuleuseÉrythème facial central persistant avec papules et/ou pustules faciales centrales transitoires.
Rosacée phymateuseÉpaississement de la peau, nodularités superficielles irrégulières et élargissement ; peut apparaître sur le nez, le menton, le front, les joues ou les oreilles.
Rosacée oculaireSensation de corps étranger dans l'œil, sensation de brûlure ou de picotement, sécheresse, démangeaisons, photosensibilité oculaire, vision floue, télangiectasie de la sclérotique ou d'autres parties de l'œil, ou œdème périorbitaire.
Rosacée granulomateuse (variant)Papules cutanées non inflammatoires, dures, brunes, jaunes ou rouges, ou nodules de taille uniforme.

Les patients peuvent recevoir un diagnostic erroné d'affections cutanées présentant des caractéristiques similaires. La rosacée est souvent diagnostiquée à tort comme un acné vulgaire, une photodermatite, une dermatite séborrhéique ou une dermatite de contact. Un diagnostic différentiel pourrait avoir lieu et une biopsie cutanée peut être réalisée pour éliminer avec certitude les autres diagnostics.

Cependant, ces recommandations font aujourd'hui l'objet de controverses. Martin SCHALLER et ses collègues ont constaté que les patients pouvaient présenter simultanément les caractéristiques de plusieurs sous-types de rosacée et que ces caractéristiques peuvent évoluer entre les sous-types, ce qui rend cette méthode assez confuse. Ils proposent un nouveau fondement du diagnostic basé sur le "phénotype" plutôt que sur les sous-types.

Selon eux, une approche basée sur le phénotype pourrait améliorer les résultats en abordant la présentation clinique et la prise en compte de l'experience individuelle du patient. Un consensus s'est dégagé sur la nécessité de disposer d'échelles catégorielles efficaces pour l'évaluation des caractéristiques cutanées de la rosacée. En outre, la sévérité de ces caractéristiques devrait être évaluée sur une échelle catégorielle à cinq points comprenant "léger/absent" et "presque léger/minime", en plus de "léger", "modéré" et "sévère".

Après l'examen clinique, la situation clinique pourra être énoncée et les traitements potentiels pourront être prescrits.

Sources

  • POWELL F. & al. Standard classification of rosacea: Report of the National Rosacea Society Expert Committee on the classification and staging of rosacea. Journal of the American Academy of Dermatology (2002).

  • PHILLIPS-SAVOY A. R. & al. Rosacea: Diagnosis and treatment. American Academy of Family Physicians (2015).

  • SCHALLER M. & al. Updating the diagnosis, classification and assessment of rosacea: recommendations from the global ROSacea COnsensus (ROSCO) panel. British Journal of Dermatology (2016).

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