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Composition phytochimique huile de piqui

De quoi est composée l'huile de piqui ?

Également appelée huile de péqui, l'huile de piqui est un trésor cosmétique originaire du Brésil. Elle possède des propriétés organoleptiques et cosmétiques intéressantes, lui venant de sa composition biochimique riche. Découvrez ici plus de détails sur les molécules actives que renferme l'huile de piqui.

Sommaire
Publié le 25 juillet 2024, mis à jour le 19 août 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 10 min de lecture

L'huile de piqui, une source d'acides gras.

L'huile de piqui est une huile végétale essentiellement constituée d'acides gras, des acides carboxyliques possédant une longue chaîne carbonée. Lorsque cette dernière est uniquement composée de liaisons simples, l'acide gras est qualifié de "saturé". Si la chaîne porte une double liaison, on parle d'acide gras "mono-insaturé". Enfin, si on retrouve plusieurs doubles liaisons dans la structure chimique, il s'agit d'un acide gras "poly-insaturé". L'huile de péqui renferme différents types d'acides gras.

  • L'acide oléique (60 à 70%), un acide gras mono-insaturé.

    L'acide oléique, un oméga-9, est le principal acide gras de l'huile de piqui. Composant naturel du sébum, l'acide oléique est surtout connu pour ses actions hydratantes et filmogènes. En effet, si un excès de production de sébum peut être gênant, il est bon de rappeler que cette substance grasse est synthétisée par les glandes sébacées afin de protéger la peau des agressions extérieures et de limiter les pertes en eau transépidermiques. En plus de posséder des propriétés hydratantes, l’acide oléique aide à lutter contre les irritations. En effet, des études ont montré que cet acide gras modulait l'inflammation et réduisait le temps de cicatrisation, notamment en inhibant l'expression de la protéine membranaire COX-2, connue pour libérer des prostaglandines.

  • L'acide palmitique (20 à 45%), un acide gras saturé.

    L'acide palmitique est également un acide gras important de l'huile de péqui. Comme l'acide oléique, il possède un effet filmogène lui permettant de former un voile protecteur à la surface de la peau. Par ailleurs, l'acide palmitique est impliqué dans la formation de la barrière épidermique. D'après des travaux menés sur des tissus humains, cet acide gras peut être transformé en céramides, renforçant ainsi la teneur lipidique de la couche cornée. L'acide palmitique peut aussi être utilisé pour la palmitoylation de certaines protéines spécifiques de la peau qui affectent la différenciation et la cornification au sein de l'épiderme. Cet oméga-7 est ainsi en partie responsable des propriétés nourrissantes de l'huile de piqui.

  • L'acide linoléique (< 10%), un acide gras poly-insaturé.

    L'acide linoléique, appartenant à la famille des omégas-6, est un constituant naturel des membranes cellulaires. Il a un rôle clé dans le maintien de la barrière cutanée en assurant la continuité de l'organisation lipidique de la couche cornée. En effet, l'acide linoléique agit comme un ciment intercellulaire pour maintenir la cohésion entre les cellules. Ce faisant, il prévient les pertes en eau et la déshydratation cutanée. L'acide linoléique participe également à la synthèse des acylcéramides, des céramides spécifiques. Enfin, cet acide gras permet à l’huile de piqui d’exercer des propriétés cicatrisantes grâce à son rôle de précurseur dans certaines voies de synthèse de médiateurs de la régénération cellulaire et de l'angiogenèse.

  • L'acide stéarique (1 à 5%), un acide gras saturé.

    Reconnu pour ses bienfaits sur le tissu cutané, l'acide stéarique possède des propriétés émollientes et protectrices. Son mode d'action est assez similaire à celui de l'acide oléique et de l'acide palmitique. Filmogène, il renforce le film hydrolipidique présent à la surface de la peau, afin d'assurer à cette dernière une meilleure protection contre les facteurs environnementaux de type variations brusques de température, rayons UV, vent...

  • L'acide palmitoléique (< 1%), un acide gras mono-insaturé.

    L'acide palmitoléique est lui aussi naturellement présent dans l'organisme humain. Au niveau de la peau, on le retrouve dans les glycérides du tissu adipeux. Dérivé de l'acide palmitique, ses effets en application topique n'ont été que peu étudiés. Toutefois, sa structure chimique proche de celle de l'acide palmitique laisse supposer qu'il posséderait des propriétés hydratantes semblables.

L'huile de péqui est riche en caroténoïdes.

On retrouve au sein de l'huile de piqui de nombreux caroténoïdes, à l'origine de la couleur orangée de l'huile végétale. Elle renferme notamment du bêta-carotène, un pigment connu pour sa capacité à stimuler le bronzage en augmentant la production de mélanine dans la peau. À noter toutefois que l'huile de péqui ne contient pas assez de bêta-carotène pour avoir cet effet. Le bêta-carotène possède également des propriétés antioxydantes, provenant de sa structure chimique riche en doubles liaisons. En effet, par l'intermédiaire de sa chaîne polyène, cet actif piège les radicaux libres avant qu'ils n'attaquent l'ADN et les autres constituants cellulaires. Le bêta-carotène est aussi capable d'inhiber la production de peroxydes lipidiques.

Outre le bêta-carotène, l'huile de piqui contient de la violaxanthine, de la lutéine, de la zéaxanthine, de la néoxanthine et de la bêta-cryptoxanthine. Ces molécules appartenant également à la famille des caroténoïdes possèdent des propriétés photoprotectrices similaires à celles du bêta-carotène et aident la peau à combattre le stress oxydatif notamment provoqué par les rayons ultraviolets. Grâce à sa richesse en caroténoïdes, l'huile de péqui pourrait ainsi permettre de temporiser le photovieillissement.

L'huile de piqui contient plusieurs vitamines.

L'huile de piqui est également une bonne source de vitamines A, C et E, possédant toutes trois des propriétés cutanées et capillaires intéressantes.

  • La vitamine A.

    Alliée précieuse des peaux matures, la vitamine A a plusieurs vertus cosmétiques. Cet antioxydant puissant neutralise les radicaux libres et protège la peau et les cheveux des effets néfastes du stress oxydatif. Elle agit également sur la production de mélanine en inhibant l'enzyme tyrosinase, atténuant de ce fait les taches brunes. Enfin, des études in vitro ont montré que la vitamine A pouvait stimuler la synthèse de collagène et d'élastine par les fibroblastes.

  • La vitamine C.

    Retrouvée sous différentes formes en cosmétique, la vitamine C est elle aussi connue pour son fort pouvoir antioxydant et son action bénéfique sur l'éclat et l'uniformité du teint. Des travaux rapportent également son action sur les taches pigmentaires, ainsi que sa capacité à accélérer la régénération cellulaire.

  • La vitamine E.

    Parfois qualifiée de conservateur, la vitamine E possède aussi des effets anti-radicalaires. Elle protège non seulement la peau et les cheveux du stress oxydatif, mais garantit également la bonne conservation de l'huile de piqui. Des études mécanistiques ont aussi mis en évidence son pouvoir anti-inflammatoire, s'exerçant notamment via l'inhibition de certains eicosanoïdes comme la prostaglandine E2 (PGE2) et les leucotriènes.

Remarque : Il est probable que la teneur en vitamines de l'huile de péqui soit insuffisante pour lui permettre d'exercer les différents bienfaits cités ci-dessus. La littérature scientifique rapporte seulement que ces vitamines antioxydantes participent à rendre l'huile de piqui stable à l'oxydation.

L'huile de péqui renferme des polyphénols.

Enfin, une faible quantité de polyphénols, majoritairement de l'acide gallique, de l'acide ellagique et de la quercétine, peut être retrouvée dans l'huile de piqui. Ces antioxydants protègent les cellules cutanées des espèces réactives de l'oxygène responsables du vieillissement prématuré de la peau et de la fragilisation du bulbe pileux. En effet, grâce à leur structure chimique particulièrement riche en doubles liaisons, les polyphénols peuvent céder un électron aux radicaux libres afin de les stabiliser. Ils ont ainsi un rôle protecteur intéressant et aident par exemple à temporiser l'apparition de rides et ridules au niveau du contour des yeux ou de fourches capillaires.

Sources

  • GÜLZ P. G. & al. Composition of Lipids of Piqui (Caryocar coriaceum Wittm.) Seed and Pulp Oil. Zeitschrift für Naturforschung (2014).

  • MAXIEL GUEDES A. M. & al. Pequi: a Brazilian fruit with potential uses for the fat industry. OCL (2017).

  • ALVES A. J. & al. The Fatty Acid Composition of Vegetable Oils and Their Potential Use in Wound Care. Advances in skin and wound care (2019).

  • BOUWSTRA J. A. & al. Contribution of Palmitic Acid to Epidermal Morphogenesis and Lipid Barrier Formation in Human Skin Equivalents. International Journal of Molecular Sciences (2019).

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