Pourquoi les réactions allergiques touchent surtout le cou ?

Rougeurs, démangeaisons, gonflements, voire petits boutons : telles sont les principales manifestations d'une allergie cutanée. Pour rappel, on parle d'allergie quand le système immunitaire réagit de façon démesurée à une substance externe normalement inoffensive, qualifiée d'allergène. Lorsque l'organisme estime que cette dernière représente un danger potentiel, il libère de l'histamine, un médiateur inflammatoire qui, en se fixant sur des récepteurs qui lui sont spécifiques, enclenche les différents mécanismes biologiques menant aux symptômes de l'allergie.

Au cours de la réponse allergique, ce sont principalement les immunoglobulines E, des anticorps, qui sont sollicités car ce sont ces protéines du système immunitaire qui reconnaissent les antigènes portés par les allergènes. Après reconnaissance des antigènes, une dégranulation des mastocytes s'opère, menant à la production d'histamine mais aussi de leucotriènes et de cytokines pro-inflammatoires, des composés augmentant la perméabilité vasculaire et la stimulation des terminaisons nerveuses. Ces différents processus sont à l'origine des symptômes caractéristiques des allergies cutanées, pouvant toucher une ou plusieurs zones du corps, particulièrement le cou.

Il est assez difficile d'expliquer pourquoi le cou est tellement sensible aux allergies cutanées. On peut néanmoins émettre plusieurs hypothèses :

• La peau du cou est relativement fine et dépourvue de glandes sébacées.

  De façon similaire à la peau du visage, la peau du cou est assez fine, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux irritants et aux allergènes de l'environnement. Par ailleurs, le cou est caractérisé par une moindre densité de glandes sébacées, les organes dédiés à la synthèse de sébum. Ce dernier entre dans la composition naturelle du film hydrolipidique présent à la surface de la peau pour la protéger de la déshydratation mais aussi de la pénétration des pathogènes et des allergènes. Le faible nombre de glandes sébacées du cou fragilise son film hydrolipidique et rend la peau plus perméable à cet endroit. La pénétration des substances allergènes en est donc facilitée et les réactions allergiques y sont davantage marquées.

• Le cou est assez exposé aux éléments extérieurs.

  Il est aussi possible de supposer que la tendance du cou à être le siège de réactions allergiques est due à sa grande exposition aux éléments extérieurs, comme la poussière, le pollen ou les différents polluants. En interaction avec les parfums fréquemment déposés sur cette zone du corps, il n'est pas rare que ces facteurs externes provoquent des allergies cutanées de type dermatite de contact.

  De plus, le cou est souvent en contact avec des bijoux en métaux, comme le nickel, un allergène bien connu. D'après une étude récente menée avec 1015 personnes sujettes aux allergies, 23,8% de cette population présente une allergie au nickel. Des plaques rouges, parfois surmontées de vésicules, ainsi que des sensations de démangeaisons et d'irritations sont caractéristiques d'une allergie au nickel. Ainsi, le port de colliers en nickel est susceptible de provoquer une réaction allergique localisée au niveau du cou.

• La peau du cou est sensible aux irritations du rasage.

  Les hommes qui rasent leur barbe le savent : les petites coupures sont facilement arrivées. Souvent sans conséquences, ces irritations peuvent endommager la barrière cutanée et augmenter sa perméabilité aux allergènes, ce qui accentue les risques de réaction allergique au niveau du cou. En effet, une fois que ces substances ont pénétré dans l'épiderme, elles peuvent déclencher une réponse immunitaire locale.

Le cou est une zone fréquemment soumise à des frictions, notamment lors de l’enfilage ou du retrait de vêtements tels que des pulls, des écharpes, des foulards. Ces frottements répétés peuvent exacerber les réactions allergiques.

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