Alternatives au rétinol.

Quelles sont les alternatives au rétinol ?

Le rétinol est un actif communément utilisé pour la fabrication de soins pour la peau. Son utilisation présente toutefois quelques effets secondaires qui peuvent s’avérer relativement gênants. De plus, le rétinol ne convient pas aux femmes enceintes. Quelles sont donc les alternatives à cet actif ? Découvrez-les selon votre préoccupation en poursuivant votre lecture.

Le rétinol pour temporiser le vieillissement cutané : par quoi le remplacer ?

Le rétinol est principalement connu pour son action sur les rides et le relâchement cutané. Celle-ci s'explique par sa capacité à stimuler la production dermique de collagène et d'élastine, deux protéines essentielles au maintien de la fermeté et de l'élasticité de la peau. En se liant aux récepteurs nucléaires RAR, le rétinol régule l'expression de gènes impliqués dans la synthèse du collagène de type I et III, favorisant ainsi une meilleure tenue de la peau. Par ailleurs, il inhibe l'action des métalloprotéinases matricielles, des enzymes responsables de la dégradation des fibres de collagène. À noter que l'action du rétinol est progressive et met environ trois mois à être perceptible. Plusieurs actifs, agissant aussi sur le vieillissement cutané, pourraient être utilisés pour remplacer le rétinol.

  • Le bakuchiol.

    Souvent présenté comme l'alternative naturelle au rétinol, le bakuchiol est également impliqué dans l'activation des fibroblastes et la synthèse de collagène et d'élastine. Comme le rétinol, le bakuchiol inhibe les métalloprotéinases matricielles et a un effet protecteur sur les fibres de collagène. Il possède également des propriétés antioxydantes, intéressantes pour prévenir l'installation de stress oxydatif dans les cellules, l'une des causes du relâchement cutané.

    Une étude a voulu comparer l'efficacité d'une crème à 0,5% de bakuchiol à celle d'une crème à 0,5% de rétinol sur les rides de 44 patients. Pendant 12 semaines, les volontaires ont appliqué l'une ou l'autre de ces formulations. Bien qu'une diminution significativement plus importante des rides ait été constatée dans le groupe "rétinol", le bakuchiol a tout de même été efficace et a été environ deux fois mieux toléré, en termes de rougeurs, de picotements et de desquamations.

Évolution des rides chez 44 patients après application d'une crème à 0,5% de rétinol ou à 0,5% de bakuchiol.
Évolution des rides chez 44 patients après application d'une crème à 0,5% de rétinol ou à 0,5% de bakuchiol.
Source : SIVAMANI R. K. & al. Prospective, randomized, double-blind assessment of topical bakuchiol and retinol for facial photoageing. The British Journal of Dermatology (2019).

  • La vitamine C.

    Surtout connue pour son rôle d'antioxydant, la vitamine C est également capable de stimuler la synthèse de collagène. En effet, la vitamine C intervient comme cofacteur des enzymes prolyl et lysyl hydroxylases, indispensables à la stabilisation et à la réticulation des fibres de collagène. Certains travaux de recherche rapportent aussi que cette molécule inhibe l'expression de certaines métalloprotéinases matricielles. La vitamine C semble ainsi s'imposer comme un actif complet pour retarder l'affaissement de la peau.

    Plusieurs travaux ont démontré l'intérêt de la vitamine C pour les peaux matures, parmi lesquels une étude menée en 2020 avec 50 volontaires. Ces derniers ont appliqué quotidiennement pendant deux mois une crème renfermant 20% de vitamine C, de la vitamine E et de l'extrait de framboise sur une moitié de leur visage. Après huit semaines, une diminution moyenne de 15,8% de la visibilité des rides a été mesurée sur le côté où la crème a été utilisée, tandis qu'aucun changement n'a été observé de l'autre. Néanmoins, 50% des participants ont ressenti des picotements à l'application de la crème, probablement dus à l'importante concentration en vitamine C.

Pour éviter les irritations liées à l'utilisation de vitamine C pure, la plupart des cosmétiques font aujourd'hui appel à des dérivés de la vitamine C.

  • L'acide glycolique.

    L'acide glycolique est une molécule appartenant à la famille des acides alpha-hydroxylés réputée pour son action sur les rides. Son efficacité repose sur plusieurs mécanismes biologiques. Tout d’abord, grâce à sa petite taille moléculaire, il pénètre facilement dans l’épiderme et stimule le renouvellement cellulaire, ce qui permet d'améliorer l'apparence de la peau et de réduire les rides. L'acide glycolique a aussi des effets directs sur la stimulation des composants du tissu conjonctif dermique, tels que le collagène et l'élastine. Cet actif peut également induire une légère réponse inflammatoire contrôlée, qui active les processus de réparation tissulaire et favorise le remodelage du derme. Enfin, l'acide glycolique augmente les niveaux d'acide hyaluronique, favorisant ainsi une peau plus rebondie et une diminution des ridules de déshydratation.

  • Les peptides.

    Les peptides sont de puissants alliés pour lutter contre les rides. Composés de chaînes d'acides aminés, ils jouent un rôle essentiel dans la communication cellulaire en mimant les signaux naturels qui régulent la production des protéines structurelles de la peau. Certains peptides stimulent les fibroblastes pour augmenter la synthèse de collagène, d’élastine et de glycosaminoglycanes, tandis que d'autres se comportent comme des messagers pour activer les voies de réparation tissulaire, favorisant ainsi le renouvellement du derme. Il existe également des peptides dits inhibiteurs d’enzymes, capables de limiter l'activité des métalloprotéinases matricielles.

    Une étude a été menée sur les effets d'une crème hydratante renfermant 3 ppm du peptide Pal-KTTKS sur les signes de vieillissement de 93 volontaires. Répartis en deux groupes, ceux-ci ont appliqué quotidiennement la crème contenant du Pal-KTTKS ou un équivalent sans l'actif. Une diminution plus importante des rides (13,5% contre 11,6%) a été observée chez les individus ayant reçu la crème avec le peptide. Bien que faible, la différence entre ces baisses a été jugée significative par les auteurs.

Quelle molécule pour remplacer le rétinol en cas de taches brunes ?

Le rétinol ne se contente pas d'agir sur les signes de vieillissement : il peut aussi cibler l'hyperpigmentation. Cet effet lui vient notamment de sa capacité à accélérer le renouvellement cellulaire de l'épiderme, conduisant à une perte rapide du pigment de mélanine par épidermopoïèse. Une autre théorie est que le rétinol peut entraîner une dispersion uniforme des granules de mélanine dans les kératinocytes. Il pourrait aussi affecter directement la mélanogenèse en inhibant l'expression de l'enzyme tyrosinase, essentielle à la production de mélanine. Le rétinol n'est pas la seule molécule en mesure d'atténuer les taches brunes, les actifs présentés ci-dessous peuvent aussi remplir ce rôle.

  • L'acide glycolique.

    Non seulement bénéfique en cas de rides, l'acide glycolique est aussi un allié pour diminuer la visibilité des taches d'hyperpigmentation. Comme mentionné précédemment, cet actif possède une importante action exfoliante. En rompant les liaisons entre les cornéocytes, les cellules mortes de la couche cornée, il favorise leur élimination et réduit ainsi l'accumulation de mélanine à la surface de l'épiderme.

    Une étude assez récente s'est intéressée aux effets d'une crème renfermant 0,05% de trétinoïne, 2% d'hydroquinone et 1% d'hydrocortisone, associée ou non à des peelings en série à 20% d'acide glycolique (un peeling toutes les trois semaines, pour un total de six séances). Pour cela, 30 personnes ayant un phototype foncé et présentant de l'hyperpigmentation ont été recrutées et séparées en deux groupes égaux. Le score HASI (Hyperpigmentation Area and Severity Index) a été calculé avant et après l'étude. Les résultats, rassemblés dans le tableau ci-dessous, montrent une amélioration de l'hyperpigmentation significativement plus importante pour les participants ayant reçu les peelings à l'acide glycolique.

Participants ayant reçu la crème et les peelingsParticipants ayant uniquement reçu la crème
Score HASI au début de l'étude 19,29 ± 2,916,66 ± 4,33
Score HASI après 21 semaines1,57 ± 0,835,13 ± 2,36
Évolution du score HASI avec ou sans peelings à l'acide glycolique.
Source : KAPOOR S. & al. Treatment of Postinflammatory Hyperpigmentation With a Combination of Glycolic Acid Peels and a Topical Regimen in Dark-Skinned Patients: A Comparative Study. Dermatologic Surgery (2017).
  • L'acide tranéxamique.

    L'acide tranéxamique est un autre actif bien connu pour ses effets sur l'hyperpigmentation. Généralement retrouvé à des concentrations comprises entre 1 et 5% en cosmétique, il agit à plusieurs niveaux pour réduire la mélanogenèse. L'acide tranéxamique inhibe notamment la libération de médiateurs inflammatoires, tels que l'acide arachidonique et les prostaglandines, impliqués dans le déclenchement de la mélanogenèse. Par ailleurs, il bloque les interactions entre les mélanocytes et les kératinocytes, empêchant ainsi les cellules de l'épiderme de se pigmenter. Enfin, la structure chimique de l'acide tranéxamique lui permet d'empêcher la tyrosine de se fixer sur son site actif par inhibition compétitive.

    Une étude menée avec 42 femmes présentant de l'hyperpigmentation s'est intéressée aux effets d'une crème à 2% d'acide tranéxamique et 2% de niacinamide. Réparties en deux groupes, les volontaires ont appliqué quotidiennement cette crème ou la même formule sans les actifs pendant huit semaines. Une baisse significative de l'index mélanique a été observée dans le premier groupe. La combinaison de l'acide tranéxamique et de la niacinamide est ainsi une alternative intéressante au rétinol, même si l'acide tranéxamique seul a également démontré son potentiel dépigmentant.

Évolution de l'index mélanique après application ou non d'une crème à 2% d'acide tranéxamique et 2% de niacinamide.
Évolution de l'index mélanique après application ou non d'une crème à 2% d'acide tranéxamique et 2% de niacinamide.
Source : CHOI Y. M. & al. Reduction in facial hyperpigmentation after treatment with a combination of topical niacinamide and tranexamic acid: a randomized, double-blind, vehicle-controlled trial. Skin Research and Technology (2013).

Quelles sont les alternatives au rétinol concernant les imperfections ?

Enfin, le rétinol est une molécule intéressante pour les peaux à tendance acnéique. En effet, grâce à son action kératolytique, il accélère le renouvellement cellulaire, ce qui prévient l'accumulation de cellules mortes à la surface de la peau, l'un des facteurs d'apparition des comédons. Ce faisant, le rétinol favorise aussi un environnement aérobie inhospitalier pour Cutibacterium acnes, la principale bactérie en cause dans l'acné. Le rétinol n'est toutefois pas le seul à pouvoir lutter contre les imperfections.

  • L'acide salicylique.

    L'acide salicylique possède des propriétés kératolytiques, antibactériennes et anti-inflammatoires intéressantes en cas d'imperfections. Outre son effet inhibiteur sur la synthèse des prostaglandines E2, il freine la production des lipides du sébum en activant les enzymes AMPK et les protéines SREBP-1. De plus, l'acide salicylique se distingue par ses propriétés liposolubles lui permettant d'atteindre les pores obstrués et d'éliminer les impuretés qui s'y sont accumulées. D'après des travaux évaluant l'efficacité d'un exfoliant contenant 30% d’acide salicylique sur 35 personnes, le nombre moyen de lésions faciales est passé de 68,2 à 39 en 12 semaines. Cette étude est loin d'être un cas isolé, d'autres ayant mis en évidence les vertus anti-imperfections de cet actif.

  • L'acide succinique.

    Plus doux que l'acide salicylique, l'acide succinique est une autre option pertinente pour diminuer les imperfections. Son mécanisme d'action est assez similaire, à ceci près qu'il ne peut pas être considéré comme un actif liposoluble. L'acide succinique peut interférer avec l'activité des glandes sébacées, limitant ainsi la production de sébum et prévenant l'obstruction des pores. Il possède aussi des propriétés antibactériennes lui permettant de cibler Cutibacterium acnes, ainsi qu'une action exfoliante.

    Des travaux ont récemment montré l'intérêt de l'acide succinique pour lutter contre les imperfections. Pour cela, 43 volontaires atteints d'acné ont été recrutés et ont utilisé tous les jours une lotion contenant 4% de niacinamide, 2% d'acide succinique et des extraits de thé et de Morinda citrifolia. Après 56 jours, les chercheurs ont constaté une diminution de l'abondance de C. acnes, ainsi qu'une baisse de 52,12% du nombre de lésions inflammatoires et de 18,33% de l'érythème. De plus, la lotion a été bien tolérée par l'ensemble des participants. Encore peu connu, l'acide succinique mériterait davantage d'attention pour prendre soin des peaux à tendance acnéique.

  • Les acides de fruits.

    Les acides de fruits, aussi appelés AHA (alpha-hydroxyacides), sont particulièrement bénéfiques pour les peaux sujettes aux imperfections grâce à leur action exfoliante. En affaiblissant les liaisons entre les cellules mortes de la couche cornée, ils favorisent leur élimination et accélèrent le renouvellement cellulaire, contribuant ainsi à désobstruer les pores et à réduire la formation de comédons. L'un des AHA les plus connus est l'acide glycolique mais il en existe d'autres, comme l'acide lactique, apprécié pour sa douceur et l'hydratation qu'il apporte à la peau, ou encore l'acide mandélique. Ce dernier possède également des propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires, ce qui en fait un actif complet pour diminuer les imperfections.

L'essentiel à retenir :

  • Les principales alternatives du rétinol en cas de rides sont le bakuchiol, la vitamine C, l'acide glycolique et les peptides.

  • Si vous cherchez un actif autre que le rétinol pour atténuer vos taches brunes, nous vous conseillons l'acide glycolique ou l'acide tranéxamique.

  • Pour ce qui est des imperfections, l'acide salicylique, l'acide succinique ou les acides de fruits peuvent remplacer le rétinol.

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