Les nombreux bienfaits de l’huile de ricin sur la peau.

Naturellement produits lors de réactions chimiques au niveau de la chaîne mitochondriale mais également synthétisés en réponse à une exposition aux UV ou à la pollution, les radicaux libres sont des composés instables présentant un électron non apparié au niveau de leur structure chimique. Pour se stabiliser et obtenir un électron supplémentaire, ils réagissent avec d'autres molécules de l'organisme, ce qui peut altérer les structures cutanées et précipiter la survenue de rides ou de taches pigmentaires. Pour s'en protéger il est recommandé d'utiliser des antioxydants.

Grâce à sa teneur en vitamine E, l'huile de ricin pourrait offrir une certaine protection aux fibres protéiques et aux constituants cellulaires face au stress oxydatif. L'activité antioxydante de cet extrait végétal a été évaluée par un test DPPH. Une concentration inhibitrice médiane (CI50) du radical libre DPPH° de 19,02 µg/mL a été mesurée pour l'huile de ricin, contre 2,36 µg/mL pour l'acide ascorbique, dont les propriétés antioxydantes sont reconnues. D'après cette étude, il semblerait que l'huile de ricin soit capable de lutter contre les radicaux libres et de protéger la peau de leurs effets délétères.

Outre son action antioxydante lui permettant de prévenir les rides, l'huile de ricin pourrait agir directement sur les signes de l'âge. C'est en tout cas ce que suggère une étude menée en 2023 par PARVIZI et son équipe. Celle-ci a fait intervenir 22 personnes présentant des rides pattes d'oie. Pendant deux mois, les volontaires ont appliqué deux fois par jour une crème contenant 10 % d'huile de ricin au niveau de leur contour des yeux. À l'issue de l'étude, une amélioration moyenne de 33 % du score de rides a été mesurée, tandis qu'aucun effet secondaire n'a été rapporté. On pourrait alors supposer que l'huile de ricin posséderait un certain effet tenseur, hypothèse qu'il serait bon de voir confirmée au cours d'autres essais cliniques faisant intervenir davantage de volontaires.

Certaines études laissent penser que l'huile de ricin pourrait accélérer la cicatrisation des plaies légères. Parmi elles, on peut citer celle réalisée par MANDA et son équipe qui se sont intéressés à une formulation à base d'acide ascorbique (0,5 %), de gomme adragante (6 %) et d'huile de ricin (25 %). Les effets cicatrisants de cette crème ont été évalués sur des rats présentant des légères coupures (≈ 20 mm2). Après application deux fois par jour pendant neuf jours, les chercheurs ont observé une réduction moyenne de 98 % de la surface des plaies traitées, contre 80 % pour les coupures laissées telles qu'elles. La formulation semble donc avoir favorisé la réparation tissulaire.

Il est toutefois difficile d'attribuer cet effet à l'huile de ricin car la crème renfermait aussi de l'acide ascorbique, connu pour stimuler l'activité des fibroblastes, les cellules en charge de la production du tissu cicatriciel, ainsi que pour ses effets sur l'angiogenèse. On peut néanmoins supposer que l'huile de ricin a contribué à maintenir la plaie hydratée, ce qui est primordial en situation de cicatrisation.

Parfois sources de complexes, les taches brunes altèrent l'uniformité du teint. Pour diminuer leur visibilité, certains se tournent vers l'huile de ricin. L'efficacité de cette huile végétale pour lutter contre l'hyperpigmentation a été récemment évaluée lors d'une étude menée avec une vingtaine de participants ayant des cernes pigmentaires. Après application biquotidienne pendant 60 jours, les personnes ont constaté une amélioration moyenne de la pigmentation de 8,2 %. Les taches brunes étant, tout comme les cernes pigmentaires, dues à une accumulation de mélanine dans la peau, on peut supposer que l'huile de ricin pourrait aider à les atténuer.

À l'heure actuelle, le mécanisme à l'œuvre n'a pas encore été élucidé. Néanmoins, il est suggéré par certains chercheurs que l'huile de ricin présenterait une activité anti-tyrosinase et que celle-ci serait à l'origine de ses propriétés dépigmentantes. Pour rappel, la tyrosinase est une enzyme intervenant dans le processus de mélanogenèse pour convertir la tyrosine en mélanine, le pigment responsable de la couleur de la peau.

Enfin, l'huile de ricin semble posséder une action antifongique intéressante pour prévenir les mycoses. Responsables d'une gêne importante, ces dernières peuvent occasionner de la sécheresse cutanée, des démangeaisons ou encore des rougeurs. Les mycoses sont le fruit d'une colonisation fongique. Différents types de champignons peuvent être à l’origine de mycoses : ceux du genre Candida, les dermatophytes ou encore les Malassezia.

D'après une étude in vitro, l'huile de ricin pourrait inhiber de façon dose-dépendante la prolifération de certains champignons, comme Lentinus sajor-caju. Au cours de cette étude, l'effet antifongique de l'huile de ricin a été comparé à celui du fluconazole, un médicament couramment utilisé pour traiter les mycoses. Pour cela, la méthode des disques, ou test de Kirby-Bauer, a été effectuée. Après 24 heures d'incubation, une action antifongique similaire a été observée pour le disque ayant reçu de l'huile de ricin (9,6 µg) et celui ayant eu le fluconazole (100 µg). L'huile de ricin semble ainsi avoir un véritable effet antifongique contre Lentinus sajor-caju, qui pourrait potentiellement s'étendre à d'autres champignons. Même si davantage d'études sont encore nécessaires, cet extrait botanique pourrait être intéressant pour lutter contre les mycoses.