Peut-on guérir du vitiligo ?

Le vitiligo est une dermatose qui se manifeste par une dépigmentation de la peau, due à la destruction des mélanocytes, les cellules responsables de la production de mélanine. Cette maladie auto-immune touche environ 0,5 à 2% de la population mondiale et se caractérise par l'apparition de taches blanches de tailles et de formes variables. L'évolution du vitiligo est imprévisible, les macules pouvant rester localisées ou bien s'étendre à tout le corps. Certaines études suggèrent que des facteurs environnementaux, comme le stress oxydatif ou l'exposition aux acariens, pourraient contribuer à sa progression. Même si le vitiligo n'est ni contagieux ni dangereux pour la santé, il s'agit d'une dermatose affichante pouvant avoir un impact psychologique significatif qu'il est important de ne pas sous-estimer.

À ce jour, il n'existe aucun remède permettant de guérir le vitiligo.

Cette absence de traitement définitif s’explique par la nature même du vitiligo, qui résulte d’une interaction complexe entre des facteurs génétiques, immunitaires et environnementaux. En effet, comme précisé plus haut, il s'agit d'une maladie à médiation principalement auto-immune, où le système immunitaire attaque par erreur les mélanocytes. Or, comme dans la majorité des pathologies auto-immunes, il est difficile, voire impossible, de rétablir durablement un fonctionnement immunitaire normal. Par ailleurs, les multiples facteurs déclencheurs du vitiligo, tels que le stress ou les traumatismes cutanés, pouvant mener à un phénomène de Koebner, rendent difficile la gestion de la maladie.

Toutefois, même s'il n'est pour l'instant pas possible de guérir du vitiligo, il existe aujourd'hui plusieurs options de traitement visant à améliorer l'apparence de la peau et à ralentir, voire bloquer, la progression de la maladie. Lorsqu'il est en phase active, le vitiligo est souvent pris en charge en associant de la corticothérapie orale à de la photothérapie UVB. Dans plus de 90% des cas, cela suffit pour stopper la poussée. Si cela ne fonctionne pas, des crèmes à base d'immunosuppresseurs, comme le tacrolimus ou le pimecrolimus, ou des dermocorticoïdes peuvent être prescrits. Enfin, si le vitiligo est de type segmentaire ou stable depuis plusieurs années, une greffe de peau mélanocytaire peut être envisagée.

Même si le vitiligo ne peut pas être guéri, une prise en charge dermatologique rapide permet d'endiguer sa progression.