Qu'elles se manifestent par des rougeurs, des démangeaisons ou des gonflements, les allergies cutanées sont désagréables, voire gênantes lorsqu'elles deviennent chroniques. Heureusement, il est tout à fait possible de les soulager avec des médicaments adaptés. Poursuivez votre lecture pour découvrir quels traitements sont généralement prescrits pour calmer une allergie de la peau.
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- Quels sont les traitements connus pour soulager une réaction allergique cutanée ?
Quels sont les traitements connus pour soulager une réaction allergique cutanée ?
- Les antihistaminiques pour calmer l'allergie cutanée
- Les corticoïdes pour soulager l'allergie cutanée
- Les inhibiteurs de la calcineurine pour apaiser l'allergie cutanée
- Les inhibiteurs des leucotriènes pour combattre l'allergie cutanée
- La biothérapie pour lutter contre l'allergie cutanée
- La désensibilisation pour stopper l'allergie cutanée
- Sources
Les antihistaminiques pour calmer l'allergie cutanée.
Première solution en cas d'allergie de la peau : les antihistaminiques. Souvent prescrits en cas de rhinite allergique ou d'allergies saisonnières, ils peuvent également être utiles pour soulager la peau en proie à un eczéma de contact ou à un urticaire. D'un point de vue mécanistique, les antihistaminiques agissent en se liant aux récepteurs de l'histamine, empêchant ainsi cette dernière de s'y fixer. Pour rappel, l'histamine est un médiateur chimique clé dans les réactions allergiques. Il est produit par les mastocytes et les basophiles lorsque l'organisme détecte une substance étrangère qu'il considère comme un intrus potentiellement dangereux et enclenche par liaison avec ses récepteurs une cascade de réactions inflammatoires menant à des rougeurs, à des gonflements et à des démangeaisons.
L'efficacité du chlorhydrate de fexofénadine, un antihistaminique de seconde génération, a été testée au cours d'une étude récente. Celle-ci a fait intervenir 255 patients atteints d'urticaire chronique. Les volontaires ont été séparés en 2 groupes : 163 ont pris quotidiennement 180 mg de chlorhydrate de fexofénadine, tandis que 92 ont reçu un placebo pendant quatre semaines. À l'issue de l'étude, une diminution significativement plus importante des papules et du prurit a été notée dans le premier groupe. En ce qui concerne les effets secondaires liés à l'antihistaminique, seuls des maux de tête ont été rapportés.
Remarque : On parle ici uniquement des antihistaminiques H1, les antihistaminiques H2 étant utilisés pour soulager certains troubles gastriques.
Les corticoïdes pour soulager l'allergie cutanée.
Autre possibilité en cas d'allergie cutanée : les corticoïdes. Bien connus des personnes sujettes à l'eczéma, ces médicaments réduisent la libération de cytokines pro-inflammatoires, ce qui permet de diminuer l'inflammation locale. Par ailleurs, les corticoïdes inhibent le facteur de transcription NF-κB par activation de la transcription du gène de IkB, ce qui participe également à réduire l'inflammation. Il est toutefois important de préciser que les corticoïdes ne doivent pas être utilisés à long terme car leur utilisation prolongée est susceptible d'entraîner un amincissement de la peau ou des modifications pigmentaires.
Une étude clinique a évalué l'efficacité de l'application quotidienne d'une crème à 0,1% en bétamethasone, un corticoïde, associée à une crème hydratante sur 22 patients souffrant d'eczéma. Après quatre semaines, 91% des patients, soit 20 personnes, ont vu leur poussée d'eczéma disparaître. Toutefois, si les corticoïdes sont utiles pour soulager les crises d'eczéma, il est important de noter qu'ils ne doivent pas être utilisés entre les poussées.
Les inhibiteurs de la calcineurine pour apaiser l'allergie cutanée.
Moins connus, les inhibiteurs de la calcineurine, tels que la cyclosporine ou le tacrolimus, n'en sont pas moins intéressants pour soulager les allergies cutanées. Ces immunosuppresseurs agissent en bloquant l’activation des lymphocytes T, un type de globule blanc retrouvé dans les réactions allergiques cutanées. Ces médicaments inactivent aussi la calcineurine, ce qui permet d'inhiber la déphosphorylation du facteur de transcription NF-AT et d'empêcher sa translocation dans le noyau. Cette action bloque la libération des cytokines pro-inflammatoires responsables des rougeurs et des démangeaisons, comme l'IL-2. Bien tolérés, même à long terme, les inhibiteurs de la calcineurine sont néanmoins déconseillés aux femmes enceintes ou allaitantes.
Plusieurs chercheurs se sont intéressés à l'effet des inhibiteurs de la calcineurine sur l'eczéma. Une étude menée sur 12 mois a notamment fait intervenir 267 enfants souffrant de dermatite atopique qui ont appliqué deux fois par jour une crème à 0,03% de tacrolimus ou un placebo. Tout au long de ce traitement, les scientifiques ont observé que le tacrolimus permettait de diminuer la fréquence et l'intensité des poussées, contrairement au contrôle. Bien qu'ils soient encore peu utilisés, les inhibiteurs de la calcineurine semblent ainsi être des médicaments intéressants pour apaiser les réactions allergiques cutanées.
Les inhibiteurs des leucotriènes pour combattre l'allergie cutanée.
Lorsque les antihistaminiques ou les autres traitements cités précédemment ne fonctionnent pas, les inhibiteurs des leucotriènes peuvent être une solution. Pour information, les leucotriènes sont des médiateurs de l’inflammation produits en réponse à l’exposition aux allergènes et sont notamment des métabolites de l'acide arachidonique. Les inhibiteurs des leucotriènes, tels que le montélukast, sont principalement utilisés pour lutter contre les allergies respiratoires de type asthme, mais ils peuvent aussi être efficaces pour soulager les réactions cutanées allergiques. Ils agissent en bloquant les récepteurs des leucotriènes sur les cellules inflammatoires, réduisant ainsi l’inflammation globale.
Même si les effets des inhibiteurs des leucotriènes sur les allergies de la peau ont été relativement peu étudiés, certains travaux scientifiques montrent leur intérêt. C'est notamment le cas d'une étude menée avec 30 patients séparés en deux groupes et présentant un urticaire chronique. Les volontaires du premier groupe ont reçu 10 mg/j de montélukast et un antihistaminique (cétirizine) à prendre s'ils en ressentaient le besoin pendant six semaines. Deux semaines après la fin du traitement, ils ont reçu un placebo pendant six semaines et le même antihistaminique. Les patients du second groupe ont eu le traitement dans l'autre sens. Dans les deux groupes, le score d'activité urticaire a diminué de façon plus significative pendant le traitement au montélukast plutôt que durant l'administration du placebo. L'utilisation d'antihistaminiques a également été significativement moins fréquente pendant la période de traitement au montélukast et une absence d'effets indésirables a été notée.
La biothérapie pour lutter contre l'allergie cutanée.
La biothérapie, ou immunothérapie biologique, offre une approche avancée pour traiter les allergies sévères, en ciblant directement les médiateurs clés de la réponse inflammatoire. Cette thérapie utilise des anticorps monoclonaux administrés par voie sous-cutanée, tels que l'omalizumab ou le mepolizumab. L’omalizumab agit principalement en neutralisant les IgE, des immunoglobulines responsables de la libération d’histamine par les mastocytes et les basophiles, et joue ainsi un rôle important dans la réduction des symptômes allergiques. Le mepolizumab, en revanche, cible l'IL-5, une cytokine essentielle dans la maturation et l’activation des éosinophiles, qui sont souvent impliqués dans l'inflammation allergique persistante.
La biothérapie est principalement réservée aux formes sévères ou réfractaires d'allergies. Son utilisation est souvent limitée aux cas où les antihistaminiques et autres traitements de première ligne n’ont pas été suffisants.
La désensibilisation pour stopper l'allergie cutanée.
Enfin, pour soulager une allergie cutanée, il est possible de procéder à une désensibilisation. Ce processus vise à exposer graduellement l’organisme à l’allergène spécifique pour rééduquer le système immunitaire et réduire progressivement sa sensibilité. Dans le cas des allergies cutanées, la désensibilisation est principalement envisagée pour des allergènes environnementaux comme les acariens, les poils d’animaux, et certains pollens, pouvant causer de l'urticaire. Elle est surtout recommandée lorsque l’allergie cutanée est persistante malgré les traitements conventionnels et devient gênante. La désensibilisation peut s'étendre sur plusieurs années et peut aggraver temporairement l'allergie au début du traitement.
Contrairement aux autres traitements qui se concentrent sur le soulagement des symptômes, la désensibilisation offre une solution à long terme aux allergies cutanées.
Sources
PEARLMAN D. Antihistamines: pharmacology and clinical use. Drugs (1976).
ERBAGCI Z. The leukotriene receptor antagonist montelukast in the treatment of chronic idiopathic urticaria: A single-blind, placebo-controlled, crossover clinical study. Journal of Allergy and Clinical Immunology (2002).
GEORGES G. & al. Once-daily fexofenadine treatment for chronic idiopathic urticaria: a multicenter, randomized, double-blind, placebo-controlled study. Annals of allergy, asthma and immunology (2005).
RUZICKA T. & al. Proactive disease management with 0.03% tacrolimus ointment for children with atopic dermatitis: results of a randomized, multicentre, comparative study. The British journal of dermatology (2008).
BACHMANN M. & al. Mechanisms of allergen-specific desensitization. Journal of Allergy and Clinical Immunology (2010).
MEDING B. & al. The effect of a corticosteroid cream and a barrier-strengthening moisturizer in hand eczema. A double-blind, randomized, prospective, parallel group clinical trial. Journal of the European Acadamy of Dermatology and Venereology (2011).
MARTIN S. New concepts in cutaneous allergy. Contact Dermatitis (2014).
EYERICH K. & al. New biological treatments for asthma and skin allergies. European Journal of Allergy and Clinical Immunology (2019).
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