Bien que l'on parle du vitiligo en général, on en distingue en réalité plusieurs types, les deux principales formes étant le vitiligo segmentaire et le vitiligo non-segmentaire. Quels facteurs permettent de les différencier ? Apprenez-en plus ici sur les différences entre le vitiligo segmentaire et le vitiligo non-segmentaire.
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Vitiligo segmentaire vs non-segmentaire : quelles sont les différences ?
Comment ne pas confondre le vitiligo segmentaire et le vitiligo non-segmentaire ?
Le vitiligo est une maladie auto-immune affectant la pigmentation de la peau qui ne se manifeste pas toujours de la même manière. Deux formes principales se distinguent : le vitiligo segmentaire et le vitiligo non-segmentaire, se différenciant par leur distribution, leur évolution et leurs mécanismes biologiques sous-jacents.
Une distribution asymétrique vs symétrique.
La première distinction entre le vitiligo segmentaire et non-segmentaire réside dans la répartition des lésions. En effet, le vitiligo segmentaire ne touche qu'une seule partie du corps, de dimension variable. Il s'agit souvent d'un dermatome, une zone de peau innervée par une seule racine nerveuse. Ce type se distingue aussi par sa distribution unilatérale sur le corps. Au contraire, le vitiligo non-segmentaire se manifeste par des macules hypochromiques bilatérales et souvent symétriques, qui apparaissent simultanément ou progressivement des deux côtés du corps, sur le visage par exemple, mais également les mains ou les pieds.
Les différences de distribution entre les formes segmentaire et non-segmentaire du vitiligo pourraient s'expliquer par des distinctions dans leur pathogenèse. Dans le cas du vitiligo segmentaire, il est supposé par certains scientifiques que l'atteinte localisée est due à une suractivité nerveuse dans un dermatome, libérant des neuropeptides pro-inflammatoires et des radicaux libres, occasionnant la destruction ciblée des mélanocytes de la zone. En revanche, la distribution bilatérale du vitiligo non-segmentaire serait liée à sa nature systémique, où le système immunitaire attaque les mélanocytes de manière plus diffuse dans tout l’organisme.
Une évolution stable vs imprévisible.
Le vitiligo segmentaire est connu pour son évolution rapide suivie d'une stabilisation. En effet, après apparition des lésions dans une zone spécifique, celles-ci progressent généralement pendant quelques mois avant de se stabiliser. Il en va différemment du vitiligo non-segmentaire qui s'étend de façon imprévisible, parfois pendant plusieurs années, avec une alternance de phases de progression et de régression. Certains éléments déclencheurs, comme le stress, les traumatismes cutanés ou encore l'exposition aux acariens, peuvent être en cause. L'instabilité du vitiligo non-segmentaire rend sa gestion plus complexe.
Des âges d'apparition différents.
On remarque aussi une certaine disparité dans l'âge de survenue du vitiligo segmentaire et non-segmentaire. En effet, le vitiligo segmentaire se déclare généralement assez tôt dans la vie. Il est estimé qu'environ 40% des cas débutent avant l'âge de dix ans. Il en va différemment pour le vitiligo non-segmentaire. Bien qu'il puisse survenir à tout âge, ce dernier tend plutôt à se développer pendant l'adolescence. À noter que la majorité des cas de vitiligo non-segmentaire se déclarent avant 30 ans.
Des prises en charge distinctes.
Enfin, il est intéressant de savoir que les modalités de traitement varient légèrement selon qu'il s'agit d'un vitiligo segmentaire ou non-segmentaire. En effet, la prise en charge d'un vitiligo non-segmentaire actif se fait généralement en associant un traitement court à base de cortisone et de la photothérapie UVB. Dans plus de 90% cas, ce traitement permet de bloquer la poussée. Si cela ne suffit pas, des crèmes à base d'immunosuppresseurs, comme le tacrolimus ou le pimecrolimus, peuvent être prescrites en complément de la photothérapie UVB.
En revanche, ces traitements sont généralement inefficaces sur un vitiligo segmentaire. Le plus souvent, il est nécessaire pour les patients d'avoir recours à une greffe mélanocytaire autologue, c'est-à-dire à la greffe de mélanocytes provenant directement de leur peau. Après cette intervention, la repigmentation se met en place progressivement, atteignant généralement son maximum entre trois et six mois.
Remarque : Une greffe de mélanocytes autologue peut également être envisagée pour les patients atteints de vitiligo non-segmentaire qui n'ont pas répondu aux traitements classiques.
Sources
EZZEDINE K. & al. Revised classification/nomenclature of vitiligo and related issues: the Vitiligo Global Issues Consensus Conference. Pigment Cell and Melanoma Research (2012).
BORRADORI L. & al. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. Elsevier Masson (2017).
EZZEDINE K. & al. Vitiligo: A Review. Dermatology (2020).
KOSHI S. & al. Vitiligo: A Narrative Review. Cureus (2022).
AFLATOONIAN M. & al. Efficacy and safety of traditional and surgical treatment modalities in segmental vitiligo: A review article. Journal of Cosmetic Dermatology (2022).
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